Le petit coup d'humeur…
Commençons par quelques constats
2020
1er confinement: ruée vers les producteurs locaux, on applaudit les infirmières, « le confinement a changé les habitudes des Français », « on assiste à un retour à des valeurs naturelles », bla-bla-bla…
2023
Les producteurs locaux bio dont on trouvait les produits géniaux ont perdu 20% de leur chiffre d’affaire, certains ont déjà mis la clé sous la porte, d’autres vivent d’expédients. Officiellement le gouvernement décrète une première aide ridicule de 10 millions pour la filière bio française, puis sous les feux de la critique, une deuxième aide de 60 millions : les producteurs n’en ont jamais vu la couleur. La filière bio est en chute libre, plus de 40 000 hectares repassent en conventionnel, 0 conversions vers l'agriculture biologique. Par contre Lidl, Aldi et Leclerc ne désemplissent pas. Et pendant ce temps, nos « génies de la finance » envoient 7 milliards à l’Ukraine.
Voilà pour un résumé rapide du constat.
« Paroles, paroles, paroles » chantait Dalida.
Maison, voiture (électrique), vacances restent les priorités des Français, l’alimentaire est définitivement la variable d’ajustement.
Le monde moderne a marqué la facilitation logisitique, le confort comme valeur numéro 1 dans l’ADN du consommateur (Le terme même de consommateur en dit long sur la perception de l’être humain par la haute finance, par ceux qui dirigent le monde).
L’homme du XXIe siècle se croit libre, il est plus que jamais le jouet de ceux qui manipulent l’opinion, façonnent les habitudes de vie, de pensée et de consommation.
Le lien logique qualité alimentaire et santé est perçu en théorie, dans la réalité il est rompu; preuve en est l’augmentation constante des chiffres de l’industrie agro-alimentaire et du plat préparé en corrélation avec l'augmentation des cancers et maladies diverses et variées.
Importance des légumes et fruits MÛRS
Mais venons-en à un point positif, celui-même qui valide l’intérêt d’une production alimentaire locale: à savoir le lien entre maturité d’un légume ou fruit et sa qualité nutritive.
Légumes et fruits sont les aliments les plus nécessaires à notre alimentation en raison de l’apport en vitamines et minéraux. Mais d’où viennent ces derniers ? De la terre? De la plante? Des frigos dans lesquels ils transitent avant d’arriver dans votre assiette?
A la base, de l’énergie du soleil; en effet, en journée, la plante accumule l’énergie du soleil par le processus de la photosynthèse en la transformant en sucre et stocke cette énergie dans la feuille; durant la nuit, le phénomène de translocation va permettre la descente de ces sucres dans les racines pour ensuite faire remonter les minéraux du sol dans la plante et former les fruits. Un légume ou un fruit cueilli avant maturité va manquer de cette énergie et donc des vitamines et minéraux; c’est ce qui arrive à la plupart des fruits et légumes de grande distribution : les contraintes de temps obligent à une récolte prématurée expliquant ainsi le manque de contenu nutritif, et donc de goût.
De plus, l'agriculture d'après-guerre a poussé les agriculteurs dans un système de travail intensif du sol, ce qui a mis en place le cycle infernal : travail du sol - fertilisation de synthèse - pesticides. L'effet en est un appauvrissement des sols et donc une diminution drastique des minéraux, entraînant de façon logique une perte des minéraux et vitamines dans les légumes et fruits.
L'agriculture du vivant est la seule alternative pour redonner vie aux sols, c'est pourquoi il est utile de favoriser les acteurs de ces filières : maraichage sur sol vivant - agriculture de conservation des sols.
« Manger 5 fruits et légumes par jour », excellente pratique pour la santé, mais si ces fruits et légumes n’ont pas les contenus nutritifs attendus, ils seront plus un boulet pour l’organisme qu’une aide.
D’où la nécessité de produire et de consommer localement. Ce n’est pas une idée politique, ce n’est pas le dada de quelques uluberlus, ce n’est pas un sujet de débat, c’est une réalité imposée par la nature. Continuer à entretenir le système actuel de la filière longue, de la grande distribution, c’est entretenir les carences alimentaires et les maladies modernes.
Il y a 50 ans, 80% des produits alimentaires de nos supermarchés n’existaient pas. 80% des maladies non plus.